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Lancement réussi pour Metop-C !


 Lancement réussi pour Metop-C !

Lancement du satellite Metop-C le 7 novembre 2018 - © ESA-CNES-Arianespace-Optique vidéo du CSG-JM Guillon


Publié le 20/04/2020 à 11h20 (heure de Paris)

« Attention, décompte final : 10…9…8…7…6…5…4…3…2…unité… top décollage ». Mercredi 7 novembre, à 1 h 47 (heure de Paris), la fusée Soyouz ST-B a mis en orbite les quatre tonnes de Metop-C à partir du Centre spatial guyanais de Kourou. Après 60 minutes de vol, Metop-C est entré en contact avec la station au sol australienne de Yatharagga. Un soulagement pour nos collègues du Centre de météorologie spatiale (CMS) et de la direction de la Recherche conviés pour l'occasion au quartier général d'Eumetsat à Darmstadt.

Les dernières informations provenant de l'Agence spatiale européenne indiquent que tout est nominal et que le planning des actions après décollage est respecté. La manœuvre délicate de déploiement du panneau solaire de Metop-C s'est correctement déroulée. Durant les trois premiers jours, Metop-C est dans les mains de l'ESA puis son contrôle sera transféré à Eumetsat.

Metop-C est le troisième et dernier satellite du programme Eumetsat polar system (EPS). Contrairement aux deux premiers exemplaires Metop-A et Metop-B, lancés depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, respectivement le 19 octobre 2006 et le 19 septembre 2012, Metop-C a été lancé depuis le Port spatial de l'Europe en Guyane française. Il rejoint ses prédécesseurs sur l'orbite polaire héliosynchrone dite « du matin » à 817 km d'altitude (passage au nœud descendant aux environs de 9h30, heure solaire locale).

Une fois déclaré opérationnel, Metop-C recueillera des informations essentielles pour les services météorologiques. Les satellites Metop fournissent des images à haute résolution spatiale, notamment sur les pôles qui sont invisibles pour les satellites géostationnaires. Leurs instruments de sondage sont capables de faire des mesures de température et d'humidité à travers toute l'épaisseur de l'atmosphère. Ce sont des données essentielles pour la prévision numérique et qui complètent les informations issues des radiosondages. Le radar embarqué permet de reconstituer des vents à 10 m au-dessus des océans, où les mesures conventionnelles sont rares. Enfin, les satellites Metop récoltent des données sur la qualité de l'air et la chimie de l'atmosphère.

Avec Metop-C, la transition vers le programme futur EPS-SG (la seconde génération des satellites Metop) est assurée.
EPS-SG est un programme de 6 satellites. Les instruments seront répartis sur deux plates-formes :

La plate-forme A pour la mission d'imagerie et de sondage dont la charge utile comprend deux imageurs de nouvelle génération, un instrument de sondage dans les micro-ondes, Sentinel-5 pour la chimie atmosphérique et le successeur de IASI, l'interféromètre hyperspectral infrarouge ;
La plate-forme B pour la mission micro-ondes (radar et imagerie) avec principalement des données d'observation de la surface des océans et des glaces de mer, des précipitations et de la phase des nuages.

À noter que la charge utile des deux plates-formes comprend un instrument de sondage par radio-occultation (successeur de l'instrument GRAS actuellement en vol sur les satellites Metop) pour recueillir des données sur les couches supérieures de l'atmosphère.

Le premier Metop-SG est prévu pour la fin 2022.

Visionner la vidéo complète du lancement